te dire que je t’aime
à l’heure où tout part
à l’heure où la force m’a quitté
je t’ai aimé comme l’idole posée sur mon étagère
près de ma coiffeuse
je vois
la statuette rapportée de la petite école
que je conserve
aujourd’hui pour demain
quand je ferme la main autour de tes doigts
quand je te regarde regarder les autres
quand je te sens distant et lointain
je sais que j’ai trouvé mon alter ego
tous ces mots
je les dépose à tes pieds
je me sens partir
sous cachet sans pilule
sur mon face à main c’est ton visage que je vois
c’est ton corps si doux que je touche du bout des doigts
c’est ma déclaration que j’abandonne sur ton sexe
la peau si douce
de la perversité
la passion m’a éblouie
longtemps j’ai cru aux caprices que je faisais
toujours
je me suis aimée
je me suis méprisée
je veux
que tu me désires
je sens l’ennui s’emparer de moi
lui seul est imbattable
impossible à effacer
inscrit là comme les autres femmes
si tu perds je ne gagne pas
et je veux jouer
comme au premier jour
tu m’as vu agenouiller
je ne priais pas
la tête penchée en arrière
posée sur ma nuque j’attends que ta main me retienne
je veux tes mains dans le creux de mes reins
comme une invitation à la danse
elle est perverse la starlette
une corde en croix
coupe ma respiration
je joue au foulard avec les baisers que tu ne me donnes pas
je lèche ton visage
c’est ta voix dans mon oreille que je viens chercher
tu dois me donner ce que les autres n’ont pas trouvé
tu m’as vu dire oui
j’ai fantasmé
je me suis laissée embrasser par d’autres
en espérant que la matière grise
y verrait le trait de tes lèvres
ton sillon
j‘ai perdu
si près du but
la défaite laisse perplexe
je n’étais que de passage