tout me rappelle quelque chose
plus quelqu’un
je tue les bons sentiments
j’avance seule avec mes talons blancs
et
je m’arrête dans un jardin
assise sur l’herbe
attaquée par les moucherons
les yeux dans le vague
le pouvoir intérieur brut est élevé au vernissage de jean-paul g.
une conversation parvient à mon oreille
les rive gauche se parlent
en français en anglais
l’accent reste le même
snob
je me sens observée
à l’intérieur
l’angoisse ne passe pas
j’ai le cœur serré
je ne veux pas penser
hier j’ai compris
j’ai compris que c’était fini
je me retourne sur mon passage
dans cette vie que j’ai passé
un peu à saint-germain-des-prés
je passe à autre chose
cette autre chose que je n’ai jamais quitté
le mode stand by s’est arrêté
affrontement sans réveil
à l’horizon
pas de sommeil paradoxal
c’est la réalité réalité

bonjour
bonjour
vous êtes artiste ?
non
je suis sûre que vous êtes artiste

rendez-vous virtuel
ne jamais sortir sans mouchoir
++
non non
je suis le cul il est la chemise
non non
++
gangsta moi
chaque jour la lutte
et sa défaite
que faire d’autre que pleurer ?
sortir
bière japonaise au rex
caïpirinha à la favela
vodka coca au gibus
vodka pomme à la scène
vin blanc au café noir
mojito au pure café
mie de pain à la fondation cartier
gueule de bois
je sors seule comme d’autres marche seule
me laisserai-je aller
starlette plonge dans la débauche
laisse le sexe prendre possession de moi
je m’éloigne un peu plus chaque jour
de ce monde que j’avais appelé
.a.m.o.u.r.
cette rue où je pensais que le bonheur s’était caché
le bonmalheur n’existe pas
l’amour n’existe pas
mais je peux en parler
.h.é.h.é.h.é.
music please
rendez-vous avec m.
client de prostitué depuis ses 18 ans
la première fois c’était une pute
la dernière fois aussi
‘vous comprenez ?
oui’
j’ai pris la fuite baisser les bras je me suis cachée calfeutrée droguée j’ai plongé dans le sommeil j’ai refusé des rendez-vous j’ai posé des lapins oublié de promener le chien j’ai sauté des repas je ne me suis pas lavée je ne porte plus de jupe je bois je fume je prends deux zyban par jour je refuse le verre qui m’est offert je ne prends plus la pilule je ne rappelle jamais je ne me brosse plus les dents le soir je ne transmets pas mon cv j’envois paître je pleure j’ai crié dans mon oreiller je suis en retard je claque 250 euros d’un coup je n’ouvre pas les volets
je crains
c’est terminé
la lettre est arrivée
::
je lui offre une noisette
il croque
il dit
je ferai pareil avec toi
il ne sourit pas
droit dans les yeux
à bientôt
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