starlette s’envole
francis reste a panam
à lui le macadam
à moi les ruelles marocaines
… orientale …
il m’appelle michel blanc
le passeport introuvable la turista la carte bleue perdue les ampoules au pied tout ça c’est moi
**boom
je bois une caïpirinha au bar du palais de jade mahal
club géant fait danser l’afrique
starlette marrakchi se trémousse sur la piste
sous les lustres
et les miroirs
ici je suis l’inconnue
je suis l’étrangère
je marche et ne voit rien venir
sous les étoiles exactement
je croise le coq en cage
les caméléons brillent
starlette laisse des paillettes dans son sillon
un sourire traîne dans la poussière de la cité
je mange
mes formes enveloppent ton squelette
pastilla de pigeon
tajine de courge caramélisée
je suis la courge
qui boit le thé sucré
les chiens vagabonds
et
les chats sauvages
voient passer
les pieds nus aux ongles rouges
entre deux cordes de peau

dans ma main
1 dirham de cacahuètes
une deux trois
sautent
dans ma bouche
mon palais se couche
les dents salivent
je te broie
te foudroie

je ne peux plus m’arrêter
je suis l’animal
starlette dévore le foie
place des morts
djema el fnaa
je ferme les yeux pour revoir les exécutions
traîtresse
je pars
pour revenir
+
+
la sorcière me regarde
mon esprit est ton couteau
je tue mon double
+ +
entre les masques africains
la bibliothèque s’offre à moi
je lis marc-édouard n.
il dit
le 11 septembre une lueur d’espoir est apparue
starlette chez les arabes
lit le politiquement incorrect
je veux vous oublier
oublier qui je suis là bas à 3000 kilomètres
je veux retrouver ma peau
supratour is a good compagnie
endormie j’arrive à
essaouira
ton blanc et ton bleu se reflètent sur mes joues
la brune souris
je marche jusqu’aux ruines du fort
fend la mer
croise des dromadaires
mes pieds font floc floc
la cuvée du président coule dans mon gosier
je trinque
avec la connexion haut débit
je mange fraise
starlette dans un palais
ou le beau rime avec le beau
délectation
le luxe
d’être
une fille des rues
beauté de la médina
je suis une fille du roi
tu es mon seigneur

papa

le riad attend le cinéaste
ridley s.
bientôt ici
je marche à l’ombre des décors de kingdom of heaven
le temps des croisades
gravé dans mes jours et mes nuits
les stars courent après starlette
citadelle imprenable
je suis pénétrée par ton aura
mon âme vagabonde