sortie
exit

sur le boulevard du montparnasse
starlette sélecte
trop de monde au cinéma
tant mieux pour lui
tant pis pour moi
beaucoup de pluie
un thé russe
je suce des i tréma
quatre euros vingt
le petit broc d’eau chaude
dans la porcelaine blanche
c’est la touche sixième arrondissement
le soin du service
comme dans ma chambre
une affiche de stephen s.
13 janvier – 13 février 2005
je n’irai pas à la galerie kamel m.
je préfère le septième art
ingmar b. dans mon dvd
scènes de la vie conjugale
160 minutes de feuilleton suédois
portée par la romance
voilà tout ce que je désire
aimer par procuration
quitter par correspondance
je t’aime
je te quitte
elle fait tout pour qu’il la fuit
il fuit
flûte
zut
il est parti
et les promesses ?
la poésie
ça s’apprend par cœur
ça ne sert à rien
juste endormie
dans un souvenir
ça ressort comme un refrain
sans mélodie
juste des mots
loin de ses mains
+
+
diane

une photographie est un secret à propos d’un secret

a.
+
+
starlette toujours domiciliée chez ses parents
rêve de grandir
+ +
en avance au défilé dia
je joue la discrétion
je veux oublier
la tête qui tourne
la cigarette roulée de l’hôtel de ville
je me laisse effleurer par le manteau de kappauf
au second rang je ne vois rien
myopie des corps
je vois flou
je pense à lui
pas de scandale
tic tac
tic tac
ton heure est mon heure
ma peau nue
ta jaeger le c.
un garçon serre les poignets d’une fille
il l’aime
il lui dit avec ses mains
je me sens tenaillée
néons roses
volets verts
broderie anglaise
sur une vitre de café
au bord de la banquette
sur les petites carreaux du sélect
je me sens obsolète
deux nattes dans les cheveux
elle écoute les conversations
fini les phrases
le danger de se mettre en avant c’est d’être seule
elle est seule
un gros chat passe
elle regarde les stickers collés sur la machine à café
chacun son côté
moi aussi je cherche mon emplacement
edgar q.
cimetière
je me revois marcher ici avec un ami
c’était l’été
il faisait chaud
la sueur sur nos vêtements
je parlais de sexe
il avait l’air intéressé
de l’imagination
nous aurions du faire l’amour
garder cela pour nous
comme un poème que l’on apprend par cœur
que l’on ne récite jamais
que l’on oublie et qui revient
au moment où l’on s’y attend le moins
écriture automatique
starlette se complique la vie
née droguée
trop ou pas assez
+++
+++
rendez vous au momo
j’hésite entre londres et berlin
casus belli
à deux tables
il ne joue pas en troisième division
berlin est déjà mort
+
pendant qu’à marrakech lalla palpe
je fais la pluie et le beau temps
je dis breloques
tout le monde en breloques
je dis japanese paillettes
tout le monde en japanese paillettes
stop
pendant que le pacha s’inaugure
je fais une cure de sommeil
pas de provocation
fermer sa grande gueule
regarder le soir venir
et se réveiller un instant
histoire de voir le bleu du ciel
se rendormir pour une heure
la fatigue de se réveille sommeil
ce rêve tranché par la lueur
repenser à ce souffle coupé
à cette vie qui nous a réunie