prétexte
sans patron
publie moi
édite moi
lis moi
prends mes mots
jette les au pied de ton lit
endors toi sur mes pages
décroche de mes lignes
prends moi sous le bras
même quand je te dis que je te hais
dis moi que tu m’aimes pour ce que je suis
dis moi que je peux faire mieux
que je suis la plus belle
qu’ils ne savent pas ce qu’il perdent
couche toi sur mon papier
prend mon téléphone
sms moi
écris moi
froisse moi
écorne moi
j’adore ton cul
envoie moi tes vœux
épouse moi
ne me quitte jamais
trompe moi
en pensant à moi
trompe les en me prenant dans tes bras
joue avec les mots
invente des jeux
amuse moi
gratte moi le dos
masse moi
fais des bourrelets avec ma peau
lèche mes plis
moque toi de moi
garde une photo sur toi

WWWW W W
WWWWWWW
WWWW W W

arba arba
royale au bar
starlette boit l’eau
la source coule dans mes mains
terrine de merle
un peu de pain
une goutte d’huile d’olive
le canadair sauve mes apparences
j’ai le cœur étreint
je m’envole
starlette forcément dragueuse
je ne peux pas t’inviter
l’entrée le plat le dessert
mon repas
dans ton alcool blanc
mes lèvres sur le cristal fragile
tu bois mon salaire
je joue la rustre
je feins la prude
pour être à ton unisson
je commande des cocktails
comme des histoires au libraire
je veux sentir l’orange amère
la clef d’or sait faire
les désirs de ma dame
je vibre comme on se noie dans un verre d’eau
passons sur rtl
studio
bruno g. articule
avec les yeux
le téléphone sonnera
passage au cirque
je m’accroche au cul d’un camion
je regarde les détritus partirent en fumée
les os rongés
les animaux dévorés
la salive recrachée
qui va au fond de ta bouche
je coule sur tes parois
ta gorge est parfaite
pot de colle
rendez-vous au chopin
suis les carreaux noirs
les carreaux blancs
comme on joue aux échecs
sous la verrière de la galerie
passe le squelette
l’animal te surveille
prend une canne
ne danse pas
marche élégamment
appuyé sur le bois
ta main sur l’ivoire
offre moi un cadeau
de femme
*
elle se repasse la scène
un regard
elle a treize ans
elle a vingt ans
elle a vingt sept ans
elle fait défiler les images
dans sa mémoire

elles se laissent modeler selon ses désirs
comme ce repeat qu’elle déclenche
à chaque fois
cette chanson qui ne s’achève jamais
je veux revivre ce moment
autant de fois qu’il le faudra
jusqu’à ce que la vue se brouille
jusqu’à l’écœurement
avant la lassitude

starlette regarde les années de plomb s’étaler sur l’histoire
je ne me sens plus concernée
bas débit
cours d’école
porte manteau
évier blanc
les graffitis dans les toilettes de marie curie
les livres ouverts sur la tranche
les professeurs le dos tourné
les chansons qu’on fredonne
cachée sous une écharpe

sempé en dédicace
saint-tropez pour starlette

je ne pense à rien
et tu es là
le générique d’un mauvais film
je me revois
dans un costume d’indien
cernée par les plumes
quand tu n’existais pas
nous étions tous chefs
je frôle
les contrôleurs à l’arrêt du bus
je n’ai pas mon ticket
pas besoin
je ne fais que courir
et si quelqu’un venait à me demander
votre ticket
pour marcher à saint-germain des prés
vous l’avez ?
enculé de ta mère
. .
ça m’énerve
reprenons cette marche au cadeau
rien pour mon père
tout pour ma mère
des lettres
ce que j’ai de plus précieux
des mots pour faire pleurer
des poèmes
une ligne
avec chaque lettre de leur prénom
comme en grande section


beau
archi sympa
philosophe
timide
irrésistible
[ignoble]
silencieux
tranquille
etrange


magique
adorable
rieuse
tendre
intuitive
nature
etourdie